François Cadoret, 1809-1883
François Cadoret, fils de cultivateur, naît à Saint-Hyacinthe en 1809. Orphelin alors qu’il n’a pas encore dix ans, le jeune François est recueilli par le seigneur Jean Dessaulles et son épouse Rosalie Papineau, reconnue pour sa grande bonté. Cinq ans plus tard, en 1824, il entre au collège de Saint-Hyacinthe. Élève doué, il ne complète pas son cours classique, faute de moyens financiers. Grâce à la famille Dessaulles, il peut toutefois s’installer à Montréal pour y travailler comme commis chez un marchand anglais.
Un marchand prospère
En 1834, le seigneur Dessaulles aide à nouveau son protégé et lui concède un lot situé à l’angle des rues Cascades et Saint-François, un emplacement de choix proche du marché. C’est donc au cœur d’une municipalité alors en plein essor que le nouvel entrepreneur aménage son propre magasin de généralités. À cette époque, le chemin de fer ne dessert pas encore Saint-Hyacinthe. Chaque semaine, François Cadoret fait de longs voyages en voiture à Montréal pour approvisionner son commerce. Ses efforts sont couronnés de succès. Les « nouveautés » qu’il met en vente plaisent à sa clientèle. Ainsi, au fil des ans, le prospère marchand peut acheter d’autres terrains à Saint-Hyacinthe, Sainte-Rosalie et Saint-Dominique. Une partie de sa fortune provient d’ailleurs de transactions foncières dans ces municipalités rurales.
Un bonheur éphémère
Lorsqu’il franchit la trentaine, François Cadoret, né de parents peu riches, occupe une position enviable dans la société. En juin 1839, il épouse Marie Louise Plamondon, de Saint-Hyacinthe. Une petite fille vient agrandir la famille en mai 1840. Mais le bonheur est bien éphémère. L’enfant décède onze mois plus tard. Des ennuis de santé ne permettent pas à Mme Cadoret d’avoir d’autres enfants. Elle rend l’âme à l’âge de 28 ans, au mois de mai 1847.
Un homme généreux
En 1846, François Cadoret annonce qu’il fait don d’une terre aux administrateurs du collège de Saint-Hyacinthe qui cherchent un nouvel emplacement pour leur école. On y construit le Séminaire de Saint-Hyacinthe qui accueille ses premiers étudiants en 1853. Cet élan de générosité se poursuit au profit des Sœurs de la Présentation de Marie lorsqu’il leur cède un terrain pour y bâtir leur maison-mère qui ouvre ses portes en 1876. Désormais seul, dans la seconde moitié de sa vie, François Cadoret consacre ses temps libres aux œuvres de bienveillance. Pendant de nombreuses années, il participe activement au bazar de l’Hôtel-Dieu. On fait également appel à ses services pour décorer les églises et les chapelles lors des fêtes nationales ou lors de processions religieuses. Apprécié de tous, cet homme de goût, et d’une grande générosité, pousse son dernier soupir le 10 février 1883, à l’âge de 73 ans.