La Révolution tranquille malgré tout
Au niveau provincial, l’arrivée au pouvoir de Jean Lesage, en 1960, annonce le déclenchement de la Révolution tranquille. Cette période de changements rapides se caractérise par la construction d’une nouvelle identité québécoise et par une réorientation profonde du rôle de l’État. Ce mouvement se poursuit, en 1966, avec l’électioncomme premier ministre du Québec de Daniel Johnson, un ancien du Séminaire de Saint-Hyacinthe.
Malgré les importantes difficultés économiques qui affligent leur ville, les Maskoutains s’engagent pleinement dans ce grand mouvement d’ouverture à la modernité. Les liens traditionnels qu’entretient la ville avec le monde musical s’incarnent désormais dans une pépinière de groupes de rock’n’roll, aux noms aussi colorés que les Aristocrates, les Lutins, les Sultans ou les Hou-Lops. Saint-Hyacinthe hérite même du surnom de « Liverpool du Québec », en référence à la ville d’origine des célèbres Beatles. La cité maskoutaine est également le port d’attache de Willie Lamothe, grande vedette de la musique country qui enregistre plus de 500 chansons et vend des millions de disques au cours de sa fructueuse carrière, et de son ami Bobby Hachey avec qui il coanime la populaire émission « Le ranch à Willie ».
La modernisation du système d’éducation québécois amène l’ouverture, en 1968, du Cégep de Saint-Hyacinthe. Celui-ci regroupe les volets pré-universitaires et techniques des diverses institutions scolaires de la région maskoutaine. Des programmes innovateurs y sont rapidement offerts, comme l’option théâtre. En 1972, on inaugure également la polyvalente Hyacinthe-Delorme, qui complète l’offre d’éducation secondaire.
La population de Saint-Hyacinthe ne croît que lentement durant les années 1960, et les efforts de la municipalité se portent surtout sur la revitalisation de certains secteurs. En 1966, le conseil de ville lance ainsi le Projet Christ-Roi, une initiative visant à rénover ce quartier populaire durement touché par la pauvreté et qui nécessite d’importants investissements. Les villages qui forment la banlieue maskoutaine sont, quant à eux, en pleine expansion. Entre 1967 et 1969, Douville, Saint-Joseph et La Providence obtiennent ainsi le statut de villes.
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