Le village prend forme
Durant le dernier quart du 18e siècle, le village de la Cascade supplante le Rapide-Plat comme principal établissement de la seigneurie de Saint-Hyacinthe, dont il adoptera d’ailleurs peu à peu la dénomination. Cette prédominance est confirmée en 1777 par la création de la paroisse catholique de « Saint-Hyacinthe sur la rivière Yamaska », d’abord desservie par François Noiseux, également curé de Beloeil.
La petite communauté, qui compte alors environ quelques dizaines de familles, a déjà pris l’habitude d’enterrer ses morts sur un terrain au sommet du coteau qui domine la cascade et le moulin à farine. Une chapelle de bois est construite sur le même site en 1780, remplacée à partir de 1796 par un édifice de pierre, précurseur de l’actuelle église Notre-Dame-du-Rosaire. Déjà, le territoire maskoutain prend l’allure qui le caractérisera jusqu’à aujourd’hui, avec les bâtiments institutionnels (religieux, seigneuriaux ou scolaires) et les résidences plus cossues installés dans la haute-ville, alors que les activités industrielles, commerciales et artisanales se regroupent plutôt sur les bords de la rivière, afin de profiter du pouvoir hydraulique.
Au sommet du coteau, les curés se succèdent à plus ou moins brève échéance jusqu’à l’arrivée, en 1805, d’Antoine Girouard, qui guidera pendant près de 30 ans les âmes de ses paroissiens.
Dans la basse-ville, le moulin à farine doit être agrandi afin de répondre aux besoins de la population grandissante. Il est bientôt accompagné de plusieurs moulins à scie, ainsi que d’un moulin à carder la laine et fouler les étoffes à partir de 1816. Dès la fin du 18e siècle, l’industrie du cuir, avec un tanneur et plusieurs cordonniers, commence à laisser son empreinte. Témoignant de la vitalité de la petite agglomération, qui s’impose comme chef-lieu de la vallée de la Yamaska, le marchand Joseph Cartier y ouvre, en 1794, un premier magasin général.
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- 1763-1800
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