Une ville en pleine expansion, 1850-1890

Une ville en construction et reconstruction

L’expansion de Saint-Hyacinthe nécessite le développement de nombreuses infrastructures urbaines. Pour accueillir la population croissante, le conseil municipal doit ouvrir de nouvelles rues, installer un système d’égouts et un réseau embryonnaire de distribution d’eau potable, faire construire des trottoirs en bois et adopter une réglementation en matière d’hygiène et de sécurité. Sont ainsi créés, à partir de la seconde moitié du 19e siècle, un bureau de santé (chargé notamment des campagnes de vaccination contre les maladies épidémiques telles que la typhoïde), un corps de police professionnel et une première caserne de pompiers.

Le bourdonnant centre-ville demeure le haut-lieu des échanges commerciaux, mais s’impose également comme le siège d’une intense activité industrielle qui profite à la fois de la puissance hydraulique du site des Cascades et des facilités de transport offertes par le chemin de fer. Les cheminées des fonderies, des fabriques de portes et châssis, des usines de textile mais surtout des manufactures de chaussures y crachent ainsi presque continuellement une épaisse fumée.

À partir des années 1860, l’industrie de la chaussure prend en effet un essor remarquable au Québec, le secteur du cuir occupant jusqu’à la fin du siècle le deuxième rang en termes de valeur de la production, juste après le secteur alimentaire. Saint-Hyacinthe abrite plusieurs tanneries et manufactures, la plus importante étant sans contredit celle des frères Côté, qui demeurera en opération pendant plus d’une centaine d’années.

D’importantes épreuves marquent néanmoins cette riche et prospère période. Les crues printanières de la rivière Yamaska provoquent régulièrement des inondations dévastatrices, qui vont parfois jusqu’à emporter les ponts. Aux périls de l’eau s’ajoutent ceux du feu. Un premier incendie majeur frappe l’agglomération en 1854.Mais le sinistre le plus important demeure celui du 3 septembre 1876, qui dévaste la majeure partie de la basse-ville. Les Maskoutains affrontent toutefois avec courage ces revers du destin, comme en témoigne l’adoption à cette occasion de la devise de la ville : In Amore et Fortitudine Redivimus (Nous revivons par amour et courage).

La fabrique de chaussures Louis-Côté et Frères, vers 1886
Source : Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe

Ruines de l’incendie de 1876
Source : Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe

Illustration de L’Opinion publique montrant les ruines de Saint-Hyacinthe suite à l’incendie de 1876
Source : Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe

Illustration de L’Opinion publique montrant l’arrivée des pompiers de Montréal à Saint-Hyacinthe lors de l’incendie de 1876
Source : Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe

Destruction du pont Barsalou par une inondation, 1901
Source : Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe

Premières armoiries de Saint-Hyacinthe, créées par Napoléon Bourassa
Source : Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe