Une remarquable tradition musicale
Les premières décennies du 20e siècle représentent l’apogée d’une industrie remarquable et distinctement maskoutaine, celle des facteurs d’orgues. Elle tire son origine de Joseph Casavant, qui après avoir appris le métier en autodidacte, ouvre sa propre fabrique aux limites de la ville en 1840. Ses fils, Claver et Samuel, prennent le relais en 1879 en fondant la maison Casavant Frères.
En 1920, cette entreprise à la renommée internationale emploie plus de 200 personnes et exporte ses instruments dans de nombreux pays. Son succès encourage la création de plusieurs autres ateliers à Saint-Hyacinthe. Malgré un ralentissement suite à la crise économique des années 1930, Casavant Frères continue de prospérer. Comptantune production de plus de 3900 orgues à son actif en 2015, que l’on peut entendre aussi bien à la Maison symphonique de Montréal qu’en Chine, elle demeure aujourd’hui l’un des plus grands facteurs d’orgues au monde.
Si 1879 est l’année de naissance de la maison Casavant Frères, elle est également celle d’une autre institution maskoutaine de longue durée, la Société Philharmonique de Saint-Hyacinthe. Cette fanfare n’a jamais interrompu ses activités et est aujourd’hui la deuxième plus ancienne harmonie au Canada. Elle a été dirigée pendant plus d’un demi-siècle par le compositeur et musicien Léon Ringuet, figure marquante du patrimoine musical maskoutain.
La tradition musicale de Saint-Hyacinthe s’incarne également dans l’École de musique de la Présentation de Marie, affiliée à l’Université de Montréal, ainsi que dans l’impressionnante popularité, à la grandeur de la province, de l’œuvre de La Bonne Chanson. Enseignant au Séminaire, l’abbé Charles-Émile Gadbois entreprend, à partir de 1937, d’imprimer des chansons afin de valoriser l’usage de la langue française et de manière générale, les valeurs traditionnelles de la culture canadienne-française. Son initiative remporte rapidement un immense succès et jusqu’en 1955, outre une présence radiophonique et l’organisation de festivals, il publie dans ses ateliers plus de 130 millions de copies de chansons, sous forme de feuilles musicales ou de recueils.
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