Honoré Mercier, 1840-1894
Politicien de renom et ancien premier ministre du Québec, Honoré Mercier est né à Saint-Athanase d’Iberville (Saint-Jean-sur-Richelieu), le 15 octobre 1840. Fils d’un cultivateur patriote, dont la maison est fréquentée par les libéraux, Mercier fait ses études au Collège Sainte-Marie, à Montréal, où se révèlent ses qualités d’orateur et d’organisateur. Ses thèmes de prédilection sont l’honneur, l’union et la loyauté. En février 1862, il amorce un stage de droit à Saint-Hyacinthe dans les bureaux de Maurice Laframboise et d’Augustin-Cyrille Papineau, qui l’introduisent dans les cercles libéraux de l’époque.
Journaliste et avocat
Peu après, il devient rédacteur au journal Le Courrier de Saint-Hyacinthe, alors de tendance libérale-conservatrice. Dans ses écrits, il fait preuve d’indépendance d’esprit et affronte les libéraux qui, selon lui, s’opposent trop au clergé et manquent de fibre nationale. En 1864, il termine ses études de droit tout en collaborant à l’occasion avec Le Courrier. Finalement, il est admis au barreau en 1865 et exerce comme avocat à Saint-Hyacinthe de 1865 à 1881.
Fondateur du Parti national et député fédéral
À la fin de 1871, Honoré Mercier devient l’un des fondateurs du Parti national, qui désire placer l’intérêt national au-dessus de celui des partis politiques, une idée qui lui est chère. Le 28 août 1872, il est élu député fédéral du comté de Rouville. Le Parti national n’ayant pas d’organisation politique à la Chambre, il siège du côté des libéraux et prône l’union sacrée des Canadiens français et des catholiques. Ses idées déplaisent et on lui demande de ne pas se représenter aux élections de 1874. Quatre ans plus tard, il se présente dans Saint-Hyacinthe, où il est battu de peu.
Premier ministre du Québec
Le 30 avril 1879, il fait le saut en politique provinciale lorsque les libéraux le nomment Solliciteur général au sein de leur gouvernement. Il est élu député libéral de Saint-Hyacinthe le 31 octobre suivant, puis réélu en 1881. Il devient chef du Parti libéral et de l’opposition en 1883. Deux ans plus tard, après la pendaison de Louis Riel, les partis du Québec s’unissent pour combattre le gouvernement conservateur de John A. Macdonald. Mercier profite de cette conjoncture favorable pour lancer un appel à l’union sur le thème du patriotisme, et relance le Parti national. À la suite du scrutin du 29 janvier 1887, Honoré Mercier est nommé chef du gouvernement de coalition et premier ministre du Québec. Élu dans le comté de Bonaventure en 1890, cet intellectuel, populaire mais autoritaire, rencontre de nombreux ennemis sur son chemin. Il est destitué à la fin de 1891 à la suite d'une affaire de pot-de-vin, dont il est acquitté l’année suivante. Le Parti national reprend alors le nom de Parti libéral. Souffrant de diabète, Mercier décède à Montréal le 30 octobre 1894. Ses actions et son engagement pour le Québec le placent parmi les pères du nationalisme québécois. La terrasse Honoré-Mercier a été inaugurée en son honneur le 27 août 1933.