Les figures marquantes de Saint-Hyacinthe

Télesphore-Damien Bouchard, 1881-1962

Télesphore-Damien Bouchard naît à Saint-Hyacinthe le 20 décembre 1881. Il fait son cours classique au Séminaire de Saint-Hyacinthe, de 1894 à 1902, où il reçoit plusieurs mentions d’excellence.

Journaliste et Rédacteur

Au cours de ses études, il devient correspondant pour le journal La Patrie. Puis il est nommé rédacteur en chef à La Tribune de Saint-Hyacinthe. En 1902, il passe à L’Union de Saint-Hyacinthe qu’il achète un an plus tard. En 1912, T.-D. Bouchard en change le nom pour Le Clairon qu’il dirige jusqu’en 1954. Au cours de sa carrière journalistique, il n’hésite pas à mettre de l’avant ses idées libérales. Ses combats livrés contre le conservateur Harry Bernard, rédacteur en chef du journal Le Courrier de Saint-Hyacinthe, font époque.

En politique municipale

En 1905, il est élu conseiller municipal. Trois ans plus tard, il démissionne pour devenir greffier de la Ville de Saint-Hyacinthe. Puis, de 1917 à 1930 et de 1932 à 1944, il occupe le siège de la mairie. Comme premier magistrat, il compte à son actif plusieurs projets visant à améliorer les infrastructures municipales comme l’aménagement de parcs, l’hôtel de ville, la Porte des Anciens Maires, la piscine Laurier et le stade Louis-Philippe-Gaucher. Il défend également plusieurs dossiers à caractère progressif comme l’imposition de taxes pour les manufactures et les communautés religieuses, la pasteurisation du lait, l’instruction obligatoire et la municipalisation de l’électricité.

En politique provinciale

En 1913, T.-D. Bouchard est élu pour la première fois député de Saint-Hyacinthe à l’Assemblée nationale. Il conserve son siège jusqu’en 1944, sauf lors d’un intermède de quatre ans entre 1919 et 1923. Au cours de son passage à Québec, il est président de l’Assemblée de 1930 à 1935 et occupe deux ministères ayant rapport avec le monde municipal, en 1935 et 1936. Chef de l’opposition officielle, de 1936 à 1939, il reprend du galon en 1939 alors qu’il est nommé ministre des Travaux publics jusqu’en 1942 et ministre de la Voirie de 1939 à 1944. Très actif, il est un des fondateurs de l’Union des municipalités, occupe la présidence de plusieurs organismes et est nommé premier président d’Hydro-Québec en 1944. La même année, il devient sénateur à Ottawa, poste qu’il occupe jusqu’à son décès, survenu en 1962.

Un personnage omniprésent

Cet homme de combat aux valeurs progressistes est également très impliqué dans le monde des affaires à Saint-Hyacinthe. En plus du Clairon et de son imprimerie, il possède plusieurs entreprises, dont le théâtre Corona, l’Hôtel Canada et il est le promoteur de l'ensemble résidentiel Bourg-Joli. Au cours de son existence, son implication est telle qu’il se fait de nombreux ennemis, tant et si bien qu’on le surnomme encore aujourd’hui le « Diable de Saint-Hyacinthe ».

Photo : Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe