Un centre urbain en formation
Au tout début du 19e siècle, la grande seigneurie de Saint-Hyacinthe est une région de peuplement qui accueille encore de nouveaux colons pour défricher les terres. Mais les quelque 5000 habitants qu’on y trouve en 1805 sont déjà plus de 14 000 lors du recensement de 1831, de telle sorte que l’espace agricole de qualité commence à s’y faire plus rare.
L’augmentation de la densité démographique mène tout naturellement à la création de nouvelles paroisses. Des registres sont ouverts à La Présentation dès 1806, vu sa proximité avec le terroir déjà plus développé du Richelieu, puis à Saint-Césaire en 1822, à Saint-Damase en 1823, à Saint-Pie en 1830, à Sainte-Rosalie en 1834 et à Saint-Dominique en 1837.
Le village de Saint-Hyacinthe suit une courbe de développement similaire à celle du terroir qui l’environne, sa population passant de 321 à 914 habitants entre 1805 et 1831. Il s’agit alors de la sixième plus importante agglomération du Bas-Canada, après Montréal, Québec, Trois-Rivières, La Prairie et William-Henry (Sorel).
Cette croissance nécessite évidemment le développement d’infrastructures pour accommoder la population. À ce titre, le seigneur Jean Dessaulles se montre fort actif, notamment en cédant comme bien public l’actuelle place du marché, où est transportée, en 1830, une halle en bois permettant d’abriter des intempéries les cultivateurs qui s’y réunissent. Il offre également, en 1834, un terrain pour l'édification d’un premier palais de justice, qui servira également de prison.
Par ailleurs, si le curé Girouard a pourvu aux besoins de la communauté en éducation avec le Séminaire et le couvent de Lorette, son successeur, le curé Édouard Crevier, s’assure de répondre aux nécessités dans le domaine de la santé. En 1840, il fonde l’Hôtel-Dieu, dont s’occuperont les Sœurs de la Charité. En plein essor, le village de Saint-Hyacinthe possède désormais tous les atouts pour devenir une véritable municipalité moderne.
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