L’arrivée du chemin de fer
La rivière Yamaska et le réseau routier développé avec la colonisation ont bien desservi Saint-Hyacinthe durant les premières décennies qui ont suivi sa fondation. Toutefois, avec l’éclosion de la révolution industrielle, de nouveaux besoins en matière de transport s’imposent.
L’apparition des bateaux à vapeur laisse croire un temps que les voies navigables répondront à ces nécessités. Le creusement du canal Lachine, complété en 1825, de même que le harnachement de la rivière Richelieu, mis en œuvre dans les années 1830, avec les canaux de Chambly et de Saint-Ours, suscitent l’envie des Maskoutains. Plusieurs projets de dragage de la Yamaska et de canaux pour la relier au Richelieu sont lancés au cri enthousiaste de « Saint-Hyacinthe, port de mer », sans pourtant jamais se concrétiser.
En fait, c’est un tout autre moyen de transport qui va jouer un rôle clé dans l’essor industriel de la petite ville. Moins coûteux que le creusement de canaux, plus rapide que les bateaux à vapeur, le chemin de fer permet d’atteindre des régions inaccessibles par les voies navigables et demeure fonctionnel à longueur d’année.
Dès 1845, le Parlement du Canada-Uni accepte la construction par la compagnie du chemin de fer Saint-Laurent & Atlantique d’un réseau permettant de relier Montréal à l’océan Atlantique, au niveau de Portland (Maine). Compte tenu des importantes retombées économiques envisagées, de nombreuses municipalités revendiquent le privilège de constituer une des étapes du trajet. Dans cette lutte, Sherbrooke et Saint-Hyacinthe s’allient pour proposer un itinéraire qui sera finalement celui retenu.
Le premier train fait ainsi son entrée à Saint-Hyacinthe à la fin de 1848, un événement célébré avec faste. Le trajet jusqu’à Portland sera complété en 1854. Entretemps, la Saint-Laurent & Atlantique a été rachetée par la compagnie du Grand-Tronc, qui intègre ce chemin de fer dans un réseau encore plus large, reliant Montréal à Sarnia, en passant par Toronto. À la veille de la Confédération, Saint-Hyacinthe se voit ainsi connectée au plus important réseau ferroviaire du pays.
- Page précédente
- 1800-1850
- Section suivante